Le français n’a pas la place qu’il mérite en Ukraine !

Askold S. Lozynskyj

Président du Congrès Mondial Ukrainien

©Світовий Конґрес Українців

C ‘est dans les salons feutrés du First, le restaurant de l’hôtel Westin, aux Tuileries, que le Président du Congrès mondial Ukrainien a clôturé sa tournée française, avant de partir pour Londres. Entouré de Frédéric Hnyda, Président de Perspectives Ukrainiennes et Secrétaire Général du Comité de Défense de la Démocratie en Ukraine, de l’économiste et traductrice Olga Sorin, et en présence de la première chaîne de télévision ukrainienne, il a évoqué au cours d’un déjeuner privé avec le Journal du Parlement, les échanges et les ouvertures entre les deux pays, complétant les propos tenus par l’Ambassadeur Kostiantyn Tymoshenko (voir notre précédent numéro) et insistant sur le rôle de la diaspora ukrainienne. Celle-ci, forte de 20 millions de personnes, réparties dans 37 pays, possède ses communautés les plus importantes aux États-Unis et au Canada. Officiellement organisé en fédération regroupées au sein du Congrès, reconnu auprès des Nations Unies, il a pour vocation d’engager des actions concrètes, dans le domaine de la culture, de la promotion de langue ukrainienne ou de la reconnaissance du génocide stalinien de l’Holodomor, pour lequel un projet de loi « mémorielé avait été déposé à l’Assemblée. Bénéficiant d’un réel pouvoir international, finançant la construction d’églises au Kazakhstan ou apportant son soutien aux athlètes ukrainiens participant aux Jeux Olympiques, Askold S. Lozynskyj, a également pour mission, à la tête du Congrès, de contribuer au rayonnement de son pays.

Concernant les relations entre la France et l’Ukraine, (qui de Pierre Bérégovoy à Patricia Kaas compte nombre de ressortissants célèbres) celles-ci doivent, selon le Président, « être consolidées à l’avenir (…) le Congrès œuvrant en ce sens pour améliorer les relations tant au niveau des élites que de la population« . Et de poursuivre : « Il existe des liens historiques et culturels très importants entre nos deux pays qui doivent être renforcés. La langue française n’a pas la place qu’elle mérite en Ukraine, n’arrivant qu’en troisième position après l’anglais et l’allemand, alors qu’il y a une forte communauté francophone ukrainienne, notamment au Canada.« 

Enfin, Askold S.Lozynskyj et Frédéric Hnyda ont souligné que l’obtention de visas pour les Ukrainiens désirant venir en France devrait être facilité : comment justifier en effet qu’une demande pour la venue d’un corps de ballet ou d’enfants de Tchernobyl, puisse faire l’objet de tant de complications ?

Propos recueillis par

Patricia de Figueirédo